lundi 5 octobre 2009


Le grand jour est arrivé, le jeudi 30 septembre nous recevons notre premier handicapé.
Il s'agit de M.Tran Kim Phuoc née en 1971 atteint de poliomyélite quelque mois après sa naissance, il est accompagné de la responsable de l'association des Handicapés de HCM City.
Il nous apporte son fauteuil a électrifier.


Nous lui demandons la permission de le garder deux jours, jusqu'à samedi 4 septembre.
Chien, mon principal ouvrier et moi-même nous allons travailler pendant ces trois jours pour apporter toutes les modifications.
1) Faire rayonner la jante et son moteur.
2) Faire le calcul des longueurs de Cable
3) Faire des essais sur les solutions pour les commandes (PAS ou gâchette).
Nous allons rapidement abandonner la solution "PAS".
Car sans roue libre, il est impossible d'arrêter le fauteuil une fois que celui-ci est parti.
Alors nous modifions le volant pour adapter une gâchette plus un frein coupe-circuits.

Premier test ça marche ! Et même plutôt bien !



Le samedi, comme prévus, M. Tran Kim Phuoc arrive pour prendre possession de son nouveau fauteuil.
Nous lui expliquons les modifications apportées, et ensemble nous regardons l'ergonomie de la partie électrique.
Il nous demande de lui rajouter un display (instruments qui permet de voir le niveau de batterie).
Pour nous cet accessoire nous paraissait superflu, il est vrai que nous sommes habitués à l'autonomie de nos machines.

Mais pour lui, c'est une indication qui lui paraît primordiale.
Quinze minutes après, le display est fini d'installer.

Nous sortons de l'atelier, il s'agit maintenant d'apprendre à utiliser ce nouveau fauteuil.

Dans un premier temps, apprendre à disposer ses mains pour maîtriser la gâchette accélératrice.
Dans un deuxième temps, maîtriser la vitesse.
Au bout d'une vingtaine de minutes, ça commence à venir.

La machine devient le prolongement des bras.
Les commandes qui étaient au début hésitante, deviennent de plus en plus sur.
Il se sent prêt à attaquer la circulation.
Je lui propose de l'accompagner avec mon scooter électrique pendant une partie de sa route.
Il accepte volontiers, cela va me permettre de voir véritablement comment se comporte ce nouveau fauteuil.

Après quelques tours de roues hésitantes, dans une rue où la circulation est très dense, c'est parti, il se surprend même à aimer rouler plus vite que d'habitude.
Ses bras ne forcent plus, ils accompagnent simplement le guidon, qui oscille d'avant en arrière.
Les bosses et les trous sont avalés sans aucune fatigue.
Les ponts sont traversés avec une facilité déconcertante.
Rapidement notre ami maîtrise parfaitement son nouveau fauteuil.
À tel point que la sécurité toute relative que je lui offrais avec mon scooter électrique devient inutile.
Nous nous saluons, et je le regarde s'éloigner dans la circulation.
Il va utiliser son fauteuil pendant une semaine.
Dans une semaine, nous referons le point pour voir les améliorations a apporter..

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